Souvenirs de confinés


Souvenirs de Nicole 1
Croisière sur le Trieux
Souvenir de Nicole 2
Pêche miraculeuse  dans le sud
Souvenir de Nicole 3
La croisière s'amuse
Souvennir d'Alain Baumard
Visite à l'Ile de Sein
Conseils de Nicole 4 Nicole pêche la seiche
Souvenir de Nicole 5
Congre

Cette page est ouverte à tous ceux qui veulent se changer les idées et en faire profiter les autres.... pour l'alimenter contactez l'APPPLBK
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route
La route des Iles ...











Souvenir de Nicole 1

C’était lors de notre première sortie avec les plaisanciers de l’Amicale, en 2010, et c’était même notre toute première participation à une activité. Nous ne connaissions personne et étions en observateurs timides et attentifs… Nous avions emmené avec nous un couple d’amis, histoire de ne pas se retrouver seuls… On ne savait pas encore que la bande de joyeux drilles qui formait l’Armada ne laissait pas les petits nouveaux isolés !

 

C'était donc lors d'une sortie week-end à Pontrieux ... Les « anciens » de l’Amicale s’en souviennent peut-être ... On remontait tranquillement le Trieux en escadre, sous la houlette de notre Président, Jean. Suivant les consignes, en élève docile et le gilet endossé, j'avais mis à l'eau une ligne de traîne, sans grande illusion, car je ne suis pas chanceuse.  En fait, je reconnais que je suis plutôt nulle pour la pêche, mais très tenace, car j’ai toujours gardé espoir de progresser !!! On filait donc nos 2-3 noeuds, comme il est dit dans les livres, et je dandinais consciencieusement, en bavardant avec ma copine Chantal et en gardant un oeil et une main en alerte ...

 

Et, tout à coup, miracle, une secousse, et encore une secousse...Et ça tirait...Et ça s'agitait ... J'en ai un, j'en ai un !!! Il se défendait bien, le bougre, je peinais à remonter ma ligne, c'était assurément un GROS. Pendant que ma bête luttait pour s'échapper, je criais à Chantal de sortir l'épuisette, qui, évidemment n'était pas prête… elle n'avait jamais servi !!! Jean-Louis, aux commandes du bateau, guettait "Alors, tu le sors ce poisson ? " Les équipages des autres bateaux, alertés par notre remue-ménage, surveillaient les opérations, prêts à lancer un "Hourrah" bien mérité ... Et enfin, on commençait à voir la ligne avec un gros remous au bout. Un dernier effort, l'épuisette était là, embusquée, bien en place, et l'appareil photo sous tension.  Je soulevais le dernier mètre et ... Oh ! surprise !!! Une magnifique semelle dégoulinante apparut, tourbillonnant et se débattant au bout de mon hameçon ... !!! Le hourrah s’étrangla dans les gosiers pour se transformer en éclat de rire général et en quolibets peu charitables.  Jean-Louis s'empressa d'immortaliser la scène du pêcheur exhibant sa capture. Ridicule, moi ? Mais non ...

 ni

Remis de cet épisode, le cours de la navigation a repris pour tous et une fois arrivée à Pontrieux, les bateaux amarrés et préparés pour la nuit, toute l’équipe s’est engouffrée dans le restaurant prévu pour l’apéro et le repas. Le brouhaha des conversations faisait plus que ronronner et pour se faire entendre, il fallait hausser la voix, ce qui fait qu’en fin de repas, au moment du dessert, chacun s’égosillait pour avoir une chance d’être compris par son voisin… C’est dans ce grand vacarme que le dessert commandé par Jean-Louis est arrivé… Grandiose, une merveille de présentation ! Et juste au moment où, à la vue de l’assiette, un brusque silence s’abattait, seulement troublé de quelques « Oh ! » et « Ah ! » admiratifs, dans ce silence digne d’un lieu de culte, j’ai hurlé à l’oreille de Jean-Louis « Oh ! elles sont belles tes boules, chéri ! » Inutile de vous raconter la réaction des convives alors que je ne voulais que m’extasier sur la déco des boules de glace !!! Mais allez expliquer ça à un auditoire en délire… On a failli appeler le Samu pour réanimer ceux qui ne parvenaient pas à reprendre leur souffle !

 

L’arrivée dans l’Amicale était triomphale, le baptême fait, ma dignité définitivement bafouée. Le ton était donné et ma réputation bien établie !!!

 

Nicole, une confinée consternée.

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Souvenir de Nicole 2


Un souvenir de pêche, en Méditerranée cette fois… Oui, il y a quelques années, on faisait des infidélités à la Bretagne. C’était entre 1990 à 2000, nous descendions chaque année vers Barcarès en voiture avec notre petit Zodiac en remorque…

 

Et là, pendant deux semaines, chaque matin on pêchait, et chaque matin on ramenait un ou plusieurs congres. On ne savait pas attraper autre chose, du congre…encore du congre ! Evidemment, au-dessus d’un banc de roches à trente mètres de profondeur, on n’allait pas attraper de la sole ! Donc, ce matin là (plutôt vers midi, on n’est pas des matinaux et puis on est en vacances…) on était ancrés  et ballotés depuis un bon moment, à moitié nauséeux mais courageux, dans l’attente de la prise. Et voilà que ma ligne se met à tirer… J’essaie de mouliner mais, impossible, je dois être accrochée dans un rocher. Je tire, je tire pour essayer de casser mon fil. Que nenni, ça fait un peu ressort mais ça ne bouge pas d’un centimètre. C’est quand même bizarre, cet effet ressort, je dois bien avoir quelque chose au bout !! Jean-Louis s’impatiente « Alors, qu’est-ce que tu fais ? Mais casse, t’es accrochée et c’est le mouvement du bateau qui fait ressort. Coupe le fil » Moi, têtue, je continue d’essayer de mouliner… On dirait que ça bouge un peu, ce doit être un congre qui est reparti dans son trou. Clic par clic, mon moulinet tourne  et je m’entête, persuadée maintenant que j’ai bien un congre au bout.  Mais c’est long de remonter trente mètres à ce rythme !! Jean-Louis s’étouffe de rire « Tu es en train de remonter un beau seau ou un pneu !! » Et je continue imperturbable à peiner et à transpirer. Finalement, intrigué, Jean-Louis se penche de temps en temps par-dessus bord en scrutant les profondeurs, mais rien… ! Ma ligne bouge maintenant, lentement, de long en large.

 

Voilà plus de trente minutes que je souffre, les mains tétanisées. Jean-Louis regarde pour la énième fois et pousse un « Nom de nom !!! » C’est quoi ? Mais dis-moi, c’est quoi ? Une énorme pieuvre (un poulpe, comme ils disent dans le midi) qui s’étale à la surface de la mer, commençant déjà à s’agripper au bateau.  Mais qu’est-ce qu’on va en faire ? Panique à bord !! Je tiens fermement ma ligne pendant que Jean-Louis s’empresse de vider au fond du bateau la caisse où est rangé tout l’attirail obligatoire… ou non. La caisse est prête, Jean-Louis est prêt, je suis prête, mais la pieuvre, non ! Elle n’est pas d’accord avec  nous, mais pas du tout… A peine sortie de l’eau, elle crache son encre, sans nous atteindre… on se méfiait. Alors que je la suspends en l’air, au-dessus de la caisse, ses bras attrapent tout ce qui peut être attrapé et il  y en a des choses dans un espace aussi réduit qu’un Zodiac de quatre mètres à  commencer par la canne à pêche, le couvercle de la caisse, mes bras, mon cou, mes jambes et le caoutchouc du Zodiac qui semble beaucoup lui plaire. Elle me prend familièrement par la taille, je décroche les ventouses d’un de ses bras, et il y en deux autres qui se collent à la place… Le combat est inégal, moi avec mes deux bras nus, mon petit cœur qui bat la chamade et ma cervelle qui s’affole et elle avec ses huit bras pleins de ventouses, ses trois cœurs et ses neuf cerveaux. Jean-Louis s‘est fait un bouclier du couvercle, prêt à le poser sur la caisse dès que la demoiselle y sera entrée entièrement.

 

Ouf… ! La voilà dans la caisse, le couvercle presque posé alors que quelques bras sortent encore sporadiquement, On en rentre un, et deux se glissent à l’extérieur !! Fatiguée, elle finit par abandonner, on détache le bas de ligne et nous pouvons enfin souffler ! Quelle pêche… Voilà de quoi nous changer du sempiternel congre aux repas, servi à toutes les sauces froides ou chaudes.

 

Nous n’avions pas de balance à disposition, le boulanger ayant refusé de nous la peser, on se demande bien pourquoi !!! Mais elle devait bien faire ses quatre kilos…

poulpe

 

Nicole, une confinée épuisée.

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Souvenir Nicole 3: La croisière s'amuse

Pour vous éviter quelques mésaventures, ne suivez pas notre exemple… Voici un souvenir de week-end en mer, qui pourrait s’intituler « Les Bidochon en croisière » Il y a quelques années, tout heureux de l’achat de notre nouveau bateau baptisé « La Marie* », nous décidons d’aller  faire une petite escapade maritime à Saint-Quay-Portrieux avec nos copains que nous appellerons Robert* et Raymonde* (*les prénoms ont été changés non pas à la demande de la famille mais pour préserver leur anonymat. Toute ressemblance avec des personnages et des faits existants n’est ni fortuite, ni involontaire)

 

Nous voilà donc au départ de Paimpol pour Port-Lazo, première étape, où nous rejoignons nos amis en plein préparatifs d’appareillage sur leur gros voilier « Le Niro* ». De loin, nous les voyons s’agiter et nous faire de grands signes. Une bordée de jurons nous accueille… une fuite d’huile au moteur ! Bon, ça commence bien… Après recherche de la panne, il s’avère qu’il s’agit simplement d’un bidon d’huile renversé ! Mais tu ne peux pas faire attention, bougonne Raymonde ! Nettoyage, rinçage  et nous voilà partis pour la grande aventure.

 

On en profite pour mettre chacun une ligne de traine et nous naviguons, eux à la voile et nous, moteur au ralenti. Malgré les nombreuses lignes cassées et abandonnées à la mer, pas de poisson… et soudain, pfttt… un empannage projette la VHF portable de Robert par-dessus bord, escortée d’une bordée de jurons (encore une).  Adieu la VHF ! Mais tu ne peux pas faire attention, clame Raymonde ! Heureusement, notre VHF est fixe, pas de risque qu’elle tombe à l’eau, sauf naufrage. L’heure de midi étant largement dépassée, nous nous installons à couple dans l’anse de Gwin Zegall pour un pique-nique sous le soleil. Après avoir lézardé sur les bateaux, il est maintenant temps de lever l’ancre. Robert s’affaire pour dénouer les cordages qui maintiennent les bateaux bord à bord. Une bordée de jurons (une autre) retentit… Les balcons se trouvant à même hauteur et se croisant régulièrement avec le roulis, un doigt de Robert s’est trouvé au mauvais endroit et au mauvais moment entre eux deux et a perdu la bataille. Mais tu ne peux pas faire attention, se lamente Raymonde ! Pansement de fortune et on est repartis, Robert avec son doigt gonflé, et probablement cassé.

 

On navigue prudemment jusqu’à Saint-Quay et le maître du port nous accueille et nous désigne deux places voisines au ponton des visiteurs. Jean-Louis  manoeuvre en premier pour nous insérer dans notre place, Robert et Raymonde attendant leur tour. Puis Robert entreprend l’accostage. Une rafale de vent le dévie de sa trajectoire et une petite porte qui s’ouvre malencontreusement coince la manette et l’empêche d’enclencher la marche arrière.  Accompagné d’une bordée de jurons (encore et toujours), voilà « Le Niro » grimpé sur « La Marie » qui proteste et s’indigne, dans un grand grincement, devant ce malotru qui assiège son pont arrière. M’enfin… !! Mais tu ne peux pas faire attention, se désole Raymonde ! Tout étant revenu dans l’ordre, à part « La Marie » qui n’est pas encore remise de son agression et le doigt de Robert qui n’a pas obtenu de son propriétaire le droit de se faire soigner (il est têtu le Robert !), la soirée au restaurant se déroule sans encombre, et la nuit nous repose de nos émotions.

 

Le lendemain, retour en navigation inverse, pas plus de poisson que la veille et autant de lignes perdues en mer… Arrêt pique-nique à l’abri, les bateaux se mettent à couple. On se méfie de la traitrise des balcons et on prend mille précautions pour s’amarrer puis se désamarrer. Et c’est alors qu’une bordée de jurons (un peu moins fleuris) s’élève. C’est le doigt de Raymonde qui s’est à son tour égaré entre les balcons ! Je n’ai pas assez fait attention, se plaint Raymonde prête à tourner de l’œil. Réconfortée, le doigt presque remis et la douleur dissipée, elle nous donne le signal du départ.

 

Nous sommes un peu en avance sur la remontée de l’eau et il va nous falloir attendre pour rentrer aux ports. Les poissons toujours absents et le vent qui s’est levé nous incitent à nous mettre à l’abri sous Saint-Riom. Robert et Raymonde ont filé devant nous pendant que je m’attarde à vouloir en prendre « au moins UN ». A notre arrivée devant l’île, Robert et Raymonde sont déjà ancrés. Pas question de se mettre à couple, ça suffit comme ça !! Nous nous écartons de leur bateau et allons déposer notre ancre bien loin devant pour éviter tout problème. Sans doute pas assez loin, car quand il a fallu lever les ancres, chaines et cordages s’étaient emmêlés. Et c’est là que la partie la plus sportive de notre périple commence. Avec plusieurs bordées de jurons (toujours les mêmes), Robert et moi essayons de séparer ce qui est séparable en criant à Raymonde, pour qu’elle transmette à Jean-Louis aux commandes de « La Marie », d’avancer, de reculer… un tout petit peu… non, pas tant… encore ... !! Faites bien attention, recommande Raymonde ! Après une heure d’efforts intenses, alors qu’on commence à se demander si on ne va pas attendre d’échouer à la prochaine marée basse, les deux bateaux se séparent à regret et nous pouvons regagner chacun notre port.

 

L’histoire pourrait s’arrêter là… mais non. Arrivés à Port-Lazo et « Le Niro » amarré à son mouillage, Robert et Raymonde ont chargé et manoeuvré leur annexe dans une mer ou le zig et le zag se télescopaient, manquant chavirer à tout moment. Une fois à terre, trempés, quand ils ont voulu mettre l’annexe dans le coffre de la voiture, tout s’est bloqué. Un promeneur qui passait par là a voulu aider, et poussant de toutes ses forces, avec l’aide de Raymonde, ils ont propulsé l’annexe… et Robert coincé en-dessous au fond de la voiture !  On n’a jamais su si Robert a lâché une bordée de jurons ni qui a reproché à l’autre de ne pas faire attention.

 

On a terminé la soirée sur la terre ferme devant un barbecue, et avec largement matière à alimenter la conversation.

Ce fut un beau week-end, inoubliable…

Et si jamais vous croisez quelqu’un avec un doigt un peu tordu, c’est probablement Robert !

 bb

Nicole, une confinée émerveillée


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Alain Baumard nous raconte:

Voyage à l’Ile de Sein en novembre. (miz du en breton, mois noir)

 Voir l’ile de Sein en dehors de la belle saison, un vieux rêve…
Il commence au musée des Beaux-Arts de Quimper où je me suis inscrit à la conférence sur les « incontournables » du musée. Le sympathique professeur va  expliquer au tout début de la visite le tableau de Rubion : la Veuve de l’ile de Sein. Peinture connue  et émouvante. Déjà dans l’ambiance.
 Départ d’Audierne sur l’Enez-Sun qui porte bien son nom, je pourrai le constater sur  l’ile (enez ). Vitesse 15 nœuds. Le retour sera le soir même, mais  vers Douarnenez, cause météo. Deux cales pour accoster selon les marées : La poste et  Men Brial.
L’ile est plate, les nuages venant de l’ouest sont vite  chassés par les vents vers le continent, résultat : Audierne reçoit nettement plus de pluie que Sein... Eh voilà, l’ile est plus ensoleillée qu’on ne le pense, le cas général des iles bretonnes.
J’imagine comme la luminosité, intermittente il est vrai, doit paraître  surprenante aux non-Bretons,  Profitons donc  pour peindre rapidement deux aquarelles et utiliser sans modération le  compagnon/photo Samsung.
Rues vides, étroites, silencieuses et protégées des tempêtes. Noms de rues évocateurs : Estienne d’Orves, le médecin Gouzien qui sauva des vies lors du grand choléra de 1886, Ch. de Foucauld et  bien sur le roi Gradlon !
 Les visages chaleureux, surpris parfois  de voir un visiteur flâner à cette saison. Quelle idée !!!
Et qui ose déguster en solitaire  un homard chez TOM POUCE ?.
 Qu’en pensent les saints favoris de l’ile Corentin et Guénolé … ?
La patronne de cette bonne adresse, originaire de Saint-Laurent de la mer, en Côtes d’Armor, m’assure que la température est plus élevée ici de quatre degrés, et c’est pourquoi elle est partie, d’abord vers Quimper, puis a saisi une occasion il y a sept ans sur l’ile ... Elle a maintenant  deux restaurants dans l’ile.  Sein : la vie sans tapage, sans voitures.  Idéal pour stressés urbains !
  Le quai des Paimpolais, coloré, assez gai, me fait penser à mes vaillants ancêtres Allainmat, Le Pollès, vrais paimpolais et plouézécains venus  par  ici il y a plus d’un siècle pêcher la langouste, comme d’autres partiront plus tard à Terre-Neuve pour la morue.
 Sein a son musée maritime, fermé à cette époque et à l’extrémité le phare de Goulenez. Phare à éclats, portée 50 kms C’est ici qu’est la centrale produisant  l’électricité pour toute l’ile.
 Sur ma route je vois  la stèle dédiée  aux Français libres ayant  osé rejoindre le général à Londres en 1940, avec la fameuse citation gravée : «Le soldat qui ne se reconnait pas vaincu a toujours raison ». Chapeau à ces courageux !!!
 Et de quoi vit l’ile ?
Le tourisme bien évidemment, le bâtiment (rénovation,  entretien, mise aux normes), un peu la pêche, les pensions de retraite, deux artistes y vivent, des chambres d’hôtes, les commerces qui résistent. En somme, la vie va à son rythme, comme sur tout le littoral. Des projets ? Maraichage, algues et ostréiculture.
On peut dire aussi que Sein c’est le spectacle, comme l’est  le Mont Saint-Michel. Et ici, l’arrière pays  c’est  le proche pays bigouden, l’autre gagnant de cet ensemble qu’on appelle parc naturel. Les fleurs de l’ile seront là dans peu de mois : l’armérie maritime, le pavot, le lavatère et la criste marine. Avis aux amateurs.
   Au fait, c’est bientôt Noël, que va t-il s’y  passer ?
Presque tous les Sénans, total 195, partiront fêter en famille sur le continent cette période joyeuse.
Sur le quai, en retournant vers le bateau dont l’heure de départ a été avancée, je remarque la publicité de l’hôtel-restaurant Ar Men: Le dernier hôtel avant l’Amérique.
 C’est juste.
Tiens l’Amérique, voilà une idée de voyage  pour 2020, ai-je pensé !  Et revenir à Sein aussi.
Et revenir à Sein aussi…

phare

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Technique de pêche à la seiche de Nicole...

A la veille de la reprise des activités en mer, aujourd’hui je vais vous dévoiler une technique de pêche imparable pour avoir de la seiche. Voilà ce qu’il nous est arrivé il y a quelques années…

 

Partis pour un pique-nique en bateau avec des amis de passage en Bretagne, sans aucune intention de pêcher, nous sommes ancrés au calme. La navigation a été très attrayante, surtout pour des touristes ne connaissant rien à la mer, puisque outre la vue sublime de la côte et des îlots rocheux, nous avons croisé quatre dauphins puis deux autres, de grands dauphins blancs. On s’attendait à ce qu’ils viennent nous tourner autour, toujours curieux et prêts à faire le spectacle, mais non… ils ont tracé leur route en nous dédaignant… Un peu déçus pour nos amis, et maintenant en fin de repas, nous comptons bien voir les goélands arriver en nombre pour quémander les restes de nourriture jusqu’à s’enhardir à presque nous la voler. Mais on a beau jeter du pain, rien ne se passe… Décidément, ce n’est pas jour de chance.

 

On continue de scruter l’horizon et au loin, de gros remous surmontés d’une nuée de goélands, attirent notre attention. On voit même un fou de bassan         se laisser tomber comme une pierre d’une hauteur vertigineuse et piquer dans la mer, bec aiguisé en avant. Vite les jumelles !! Il se passe vraiment quelque chose là-bas ! En un clin d’œil, l’ancre est levée et on se dirige vers le lieu de notre curiosité. Mais c’est quoi là, qui flotte entre deux eaux ? On dirait un morceau de seiche… Le bruit des goélands est de plus en plus assourdissant. Oh ! Une autre seiche, presque entière celle-là, et on comprend alors que les goélands sont en train de se disputer les seiches abimées par les dauphins en chasse ! Pas étonnant qu’ils nous aient ignorés et privés de leur pirouettes, bien trop occupés à décimer le banc de seiches. Mais… On veut aussi notre part du butin, et on va inverser les rôles, on va voler le repas des goélands !! Il va falloir une dextérité certaine pour nous infiltrer et récupérer quelques spécimens. Et on s’enfonce alors dans la nuée des convives qui protestent vigoureusement en nous frôlant et en poussant des cris détruisant nos tympans ! Là, il faut une bonne dose de courage ou d’inconscience…

 

Voici donc la technique pour cette pêche scélérate.

Repérer des dauphins qui chassent le banc de seiches, surveiller les goélands qui attendent que les blessées remontent à la surface, foncer avec le bateau vers ceux qui commencent à casser la croûte, avoir un pilote adroit pour se faufiler entre les seiches, se munir d'une épuisette à manche télescopique (c’est mieux pour l’approche sournoise),  et soustraire les restes à la voracité des malheureux oiseaux ... Et hop ! directement dans le bateau car aucun risque de jet d’encre, les goélands mangeant en priorité la tête et les tentacules !! Et voilà le résultat… 8 grosses seiches amputées. Epluchées, 2kg 600 de blanc de seiche !!!!
nicoleseiche

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Souvenir de Nicole 5 Congre:

Je réapparais aujourd’hui, même si on n’est plus vraiment confinés (quoique… prudence), mais subissant une overdose de rangements, tris et nettoyages de tout poil occasionnés par ce temps de chien qui nous empêche, ces derniers jours, de vivre pleinement à l’extérieur. Alors, je vais vous faire partager un épisode de pêche où je brille par mon acharnement imbécile… !

C’était encore dans le midi, encore en partie de pêche aux congres… Chaque jour, sur notre petit Zodiac, nous plongions nos lignes et nous commencions à avoir une certaine habitude pour procéder à la réception de ces poissons réputés dangereux. Oui, ils peuvent mordre, mais ce ne sont pas non plus des chiens qui se jettent sur vous. Ils mordent si on passe la main ou l’orteil le long de leurs mâchoires, mais une fois la proie attrapée, ils ne la lâchent plus… Et là, au mieux, ça fait très mal !!!

Jean-Louis avait déjà son premier congre enfermé dans la caisse dédiée au stockage des prises quand j’ai commencé à sortir mon trophée de l’eau, un beau spécimen de 1m30 environ et qui se débattait vigoureusement, le bougre. Comme toujours, je l’ai sorti haut sur l’eau pour l’amener au dessus de la caisse où  il devait être déposé avec le bas de ligne et son hameçon qu’on se gardait bien d’enlever.

Mais rien ne s’est pas passé comme prévu. Là, pas le temps de décrocher le bas de ligne, le congre a craché l’hameçon ! Tombé au fond du bateau, il a commencé, telle une anguille, à se tordre et se déplacer à toute vitesse en marche arrière, à l’assaut des boudins du Zodiac pour retourner dans ses eaux familières. C’était compter sans ma rapidité et mon entêtement… Tu ne crois pas que tu vas m’échapper comme ça ! Sans plus réfléchir, je me suis jeté sur lui et l’ai saisi, les doigts enfoncés dans les ouïes. Et, je me suis retrouvée, je ne sais comment, debout dans le bateau balancé par le clapot, enserrant le congre contre moi avec sa tête, toutes dents dehors, au ras de mon nez et sa queue qui me flagellait les jambes et les cuisses ! Je n’ai jamais reçu une telle flagellation de ma vie ! Jean-Louis me criait « Lâche ! » mais je ne pouvais pas et je crois que surtout, je ne voulais pas… Le combat a duré un bon moment… trop longtemps… jusqu’à ce qu’il se fatigue. Il était temps. Mes bras et mes jambes étaient couvertes de son « gluant » malodorant et je n’avais pas fière allure dans mes vêtements poisseux, malgré mon contentement d’avoir gagné la bataille. J’étais même un peu penaude devant Jean-Louis qui n’avait pas vraiment le sourire !! « Mais ça ne va pas dans ta tête, tu ne pouvais pas le laisser repartir ? »  Ben non… une prise, c’est une prise !

Dès le lendemain, les bleus ont commencé à se former et ils ont gâché mon bronzage jusqu’à la fin du séjour ! Et quand on me demandait ce qui m’était arrivé, je me gardais bien de me vanter de crainte de passer pour une demeurée !

Décidément, Bécassine je suis… on peut même dire Bécassotte !
congre
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